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Retour de la guerre: comment assurer la continuité des instruments démocratiques ?
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Wednesday, 13 November 2024
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En 2023, le rapport de l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo (Prio) faisait état de 59 conflits dans le monde, un record depuis 1946. Cette thématique sera au cœur des discussions organisées dans le cadre des Geneva Human Rights Talks, un événement emblématique de la Semaine des Droits Humains préparé par des membres d’associations estudiantines. Il y sera évoqué la question de la multiplication des conflits armés au niveau global et de la façon dont les instruments démocratiques peuvent être maintenus dans ce contexte.
Tout d’abord, le constat du retour de la guerre en Europe soulève la problématique de l’intégration des politiques de défense et d’armement dans le débat démocratique. L’Union Européenne en est un très bon exemple. Cette institution qui a largement contribué au maintien de la paix en Europe après la Deuxième guerre mondiale, se trouve actuellement entourée d’une véritable ceinture de feu. À l’Est l’Ukraine est envahie par la Russie dont la rhétorique militariste menace souvent les pays baltes, la Finlande et la Pologne également, dans les Balkans les tensions augmentent autour du Kosovo, en méditerranée Chypre demeure séparée en deux et en Afrique du Nord la Lybie peine à mettre fin à sa guerre civile. Face à ce constat, les États européens ont mené une politique de défense comprenant interventions militaires et réarmement. De ce fait, ils ont mis au devant de la scène la question du contrôle démocratique sur la politique étrangère de l’UE, sur sa posture géopolitique au niveau international et sur l’évolution de son apparat militaire.
De même, certains conflits peuvent mener à l’instauration d’un régime d’exception, ayant pour vocation la création d’un État démocratique. Ce fut le cas, par exemple, de l’Iraq en 2005 avec la mise en place d’élections démocratiques pour terminer le régime d’occupation imposé par les États-Unis après la guerre déclenchée en 2003. Si nous élargissons notre analyse aux guerres asymétriques, un autre exemple de régimes d’exception a vu le jour en France après les attentats de 2015. Dans ce cas, des mesures d’urgences qui entendaient lutter de manière temporaire contre le terrorisme furent finalement intégrés dans le droit positif en questionnant les fondements même de l’État de droit. Ces exemples soulignent le dilemme constant entre autorité et liberté, où la mise en place de dispositifs sécuritaires finit souvent par prévaloir sur les droits et libertés des citoyen·ne·s.
Enfin, la tentative de décliner l’idéal démocratique à des contextes précarisés dans certains pays sortis de longs conflits internes, comme ce fut le cas de l’Angola à partir des années 2000, nous offre un autre angle de réflexion. Dans quelle mesure la démocratie est-elle encore capable de se présenter comme une voie d’issue à des affrontements armés de longue haleine ? La question n’est pas anodine. Aujourd’hui, dans le Sahel, nous assistons plutôt à un processus inverse avec le retour des militaires au pouvoir au nom de la défense des intérêts du peuple. Ainsi, des modèles différents se développent en Afrique également apportant de nouveaux sujets de réflexion à l’étude de la relation entre guerre et démocratie.
L'événement prendra la forme d’une série d’interviews menées par des étudiant·e·s membres de l’Association des étudiant·e·x·s en Science Politique et Relations Internationales (AESPRI), Amnesty International UNIGE et Foraus UNIGE. Ceux-ci seront suivis par une table ronde rassemblant tou·te·s les intervenant·e·s.
Tout d’abord, le constat du retour de la guerre en Europe soulève la problématique de l’intégration des politiques de défense et d’armement dans le débat démocratique. L’Union Européenne en est un très bon exemple. Cette institution qui a largement contribué au maintien de la paix en Europe après la Deuxième guerre mondiale, se trouve actuellement entourée d’une véritable ceinture de feu. À l’Est l’Ukraine est envahie par la Russie dont la rhétorique militariste menace souvent les pays baltes, la Finlande et la Pologne également, dans les Balkans les tensions augmentent autour du Kosovo, en méditerranée Chypre demeure séparée en deux et en Afrique du Nord la Lybie peine à mettre fin à sa guerre civile. Face à ce constat, les États européens ont mené une politique de défense comprenant interventions militaires et réarmement. De ce fait, ils ont mis au devant de la scène la question du contrôle démocratique sur la politique étrangère de l’UE, sur sa posture géopolitique au niveau international et sur l’évolution de son apparat militaire.
De même, certains conflits peuvent mener à l’instauration d’un régime d’exception, ayant pour vocation la création d’un État démocratique. Ce fut le cas, par exemple, de l’Iraq en 2005 avec la mise en place d’élections démocratiques pour terminer le régime d’occupation imposé par les États-Unis après la guerre déclenchée en 2003. Si nous élargissons notre analyse aux guerres asymétriques, un autre exemple de régimes d’exception a vu le jour en France après les attentats de 2015. Dans ce cas, des mesures d’urgences qui entendaient lutter de manière temporaire contre le terrorisme furent finalement intégrés dans le droit positif en questionnant les fondements même de l’État de droit. Ces exemples soulignent le dilemme constant entre autorité et liberté, où la mise en place de dispositifs sécuritaires finit souvent par prévaloir sur les droits et libertés des citoyen·ne·s.
Enfin, la tentative de décliner l’idéal démocratique à des contextes précarisés dans certains pays sortis de longs conflits internes, comme ce fut le cas de l’Angola à partir des années 2000, nous offre un autre angle de réflexion. Dans quelle mesure la démocratie est-elle encore capable de se présenter comme une voie d’issue à des affrontements armés de longue haleine ? La question n’est pas anodine. Aujourd’hui, dans le Sahel, nous assistons plutôt à un processus inverse avec le retour des militaires au pouvoir au nom de la défense des intérêts du peuple. Ainsi, des modèles différents se développent en Afrique également apportant de nouveaux sujets de réflexion à l’étude de la relation entre guerre et démocratie.
L'événement prendra la forme d’une série d’interviews menées par des étudiant·e·s membres de l’Association des étudiant·e·x·s en Science Politique et Relations Internationales (AESPRI), Amnesty International UNIGE et Foraus UNIGE. Ceux-ci seront suivis par une table ronde rassemblant tou·te·s les intervenant·e·s.
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