Les poinçonneurs de l'IA. Le digital labor qui rend l'intelligence artificielle (im)possible Conférence de la rentrée de la sociologie, semestre d'automne 2019
mercredi 25 sep 2019
La mediathèque de l'IRS
1Les élites peuvent-elles être délinquantes? Tolérance et réprobation de la...
2Faut-il proscrire les méthodologies « undercover » en sciences sociales ?
3Beyond Disciplinary Boundaries
4Taming Time
6Enjeux éthiques autour de la production et la gestion de données en sciences...
7La consommation énergétique des ménages
8Faire face aux crises, la ville en transition
9Public·ques !
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11Bio-objets et civilisation in vitro: Pour une sociologie des biotechnologies
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13Inauguration Urban Hub Genève
14SPATIAL JUSTICE IN UNEQUAL CITIES: ORGANIZING KNOWLEDGE ACROSS UNIVERSITIES AND...
15Quartier réservé
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5Politiques familiales à l’aube du 21e siècle : nouvelles tendances et...58:35

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En 2003, le pionnier des systèmes experts Edward Feigenbaum qualifiait l’intelligence artificielle (IA) de « destinée manifeste » de nos sociétés. Ce slogan, emprunté de la doctrine politique du providentialisme américain, constitue un remède idéologique aux défaillances d’une discipline qui, depuis des décennies, n’arrive pas à s’attaquer à « la vraie majesté de l’intelligence générale ». Les déclarations des scientifiques, le buzz des investisseurs et les prises de position des décideurs politiques ne relèvent pas de la pensée magique : elles sont des vœux constamment renouvelés, non pas pour réaliser un objectif scientifique, mais pour affirmer une certaine vision du travail...
À l'occasion de la conférence de la rentrée de la sociologie, Antonio Casilli reviendra sur son dernier ouvrage : « En Attendant les robots. Enquête sur le travail du clic » (Seuil, 2019).
Les plateformes numériques mobilisent les compétences, le temps et les gestes productifs de leurs usagers pour produire de la valeur--et pour rendre possible l'automatisation. Des services de livraison express basés sur des applications mobiles aux plateformes de micro-travail comme Amazon Mechanical Turk, aux médias sociaux qui incitent leurs usagers à produire d'énormes masses de données personnelles, les usagers sont désormais mis à contribution pour entraîner des IA. Transcription, annotation, reconnaissance visuelle ou étiquetage de contenus : autant d'activités déléguées à des usagers sous forme de micro-tâches peu ou pas rémunérées. La recherche récente sur ces nouvelles formes de "digital labor" dresse un tableau surprenant des évolutions du marché du travail. À l’heure de l’automatisation intelligente, le travail humain est soumis à une pression pour le remplacement qui aboutit au résultat inattendu de pousser les usagers-travailleurs à réaliser des activités nécessaires de supervision de l’apprentissage des machines mêmes.