Faut-il proscrire les méthodologies « undercover » en sciences sociales ? Conférence d'ouverture de la journée de réflexion sur l'éthique en sciences sociales 2018
mardi 20 fév 2018
La mediathèque de l'IRS
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2Faut-il proscrire les méthodologies « undercover » en sciences sociales ?01:14:05
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Résumé de la conférence d'ouverture de Jean-Michel Chaumont, Professeur de sociologie à l'Université catholique de Louvain.
Depuis le débat qui opposa en 1968 Kai Erikson à Norman Denzin sur « l’observation déguisée » (« disguised observation ») en sociologie, la question est posée de savoir s’il est loisible aux chercheurs de pratiquer des enquêtes à l’insu des sujets observés. Malgré la synthèse proposée par Bulmer en 1982, elle n’est pas tranchée pour autant, certains collègues (ainsi Calvey, 2008) faisant valoir les apports décisifs de ces méthodologies sulfureuses à nos disciplines. Nous mettrons les principaux arguments éthiques visant à les proscrire à l’épreuve d’un cas précis : l’infiltration de la diaspora juive interlope réalisée par des enquêteurs au service de la Société des Nations sur la traite des femmes entre 1924 et 1926. Nous en conclurons à la nécessité de proscrire les conduites malveillantes (par exemple la dénonciation à la police de sujets observés assumée par Scheper-Hughes, 2004) mais non pas les enquêtes clandestines. Nous verrons que les exigences éthiques (ou prétendues telles) –ainsi surtout celle d’un consentement préalable libre et informé des sujets- actuellement prônées ou imposées sont des fictions juridiques auxquelles il n’est pas souhaitable que la recherche en sciences sociales doive satisfaire. Bien heureusement, ajouterons-nous, car le voudrait-elle qu’elle ne le pourrait pas.
http://unige.ch/sciences-societe/ethique2018