Nous faisons actuellement face à d'importantes perturbations en raison de
problèmes liés à l'infrastructure de stockage de l'Université, dont nous
sommes tributaires.
Bien que les enregistrements soient effectués correctement, leur
publication subit des retards, et la lecture peut être instable.
Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour la gêne occasionnée.
Cliquer pour ajouter une information
temporelle
L’Afrique en paix ou en entre-guerres?
3350
Vues
Thursday 14 May 2015
Rectorat -
Maison de l'histoire
Vues à travers des représentations stéréotypées, les guerres qui sévissent en Afrique seraient aujourd’hui le signe de la « fragilité » des Etats, du caractère « artificiel » de leurs frontières, de la puissance d’une conscience ethnique ou religieuse qui les subvertirait, voire de la « barbarie » de leurs peuples. Or, la guerre a pour enjeu la formation de l’Etat plutôt que sa récusation, enjeu pour lequel des revendications et des stratégies sociales ou politiques rationnelles sont avancées. Faute de prendre en compte ces processus, les modalités des paix promues par les institutions multilatérales et les Etats occidentaux sont-elles opérantes ou contre-productives?
Informations complémentaires
Dans les conversations du Café du Commerce, dans les colonnes des journaux ou sur les écrans de télévision, l’Afrique est le continent de la guerre, dont l’aurait brièvement distrait la « paix coloniale ». C’est oublier que celle-ci a d’abord été une conquête et une occupation militaires, qu’elle a entraîné les sociétés africaines dans deux conflits mondiaux qui ne les concernaient pas, et qu’elle les a associées à la répression de luttes nationales de libération, notamment en Indochine. En outre, la colonisation a donné à l’Afrique des moyens de destruction autrement plus létaux que ceux qu’elle connaissait, et qui ont transformé l’exercice de la guerre sur son sol en la massifiant : les victimes se comptent désormais par dizaines de milliers, voire par millions comme dans la région des Grands Lacs.
D’un stéréotype à l’autre, la guerre serait aujourd’hui le signe de la « fragilité » des Etats, du caractère « artificiel » de leurs frontières, de la puissance de la conscience ethnique ou religieuse qui les subvertirait, voire de la « barbarie » de leurs peuples. Mais les recherches de terrain montrent qu’elle a pour enjeu l’Etat, plutôt que sa récusation, qu’elle peut contribuer à sa formation, qu’elle véhicule des revendications et des stratégies sociales ou politiques rationnelles, qu’elle se professionnalise. Faute de prendre en compte ces processus, l’ingénierie de la paix que promeuvent les institutions multilatérales et les Etats occidentaux est inopérante, voire contre-productive.
Pour analyser le « métier des armes » au Tchad, et pour sortir de l’alternative illusoire entre la guerre et la paix, Marielle Debos a parlé d’ « entre-guerres ». Telle est la mise en perspective dont débattra la table ronde afin de mieux comprendre les conflits africains contemporains dans leur historicité complexe, dans leur dimension sociale et politique, et dans le jeu diplomatique auquel ils donnent lieu.
Informations complémentaires
Dans les conversations du Café du Commerce, dans les colonnes des journaux ou sur les écrans de télévision, l’Afrique est le continent de la guerre, dont l’aurait brièvement distrait la « paix coloniale ». C’est oublier que celle-ci a d’abord été une conquête et une occupation militaires, qu’elle a entraîné les sociétés africaines dans deux conflits mondiaux qui ne les concernaient pas, et qu’elle les a associées à la répression de luttes nationales de libération, notamment en Indochine. En outre, la colonisation a donné à l’Afrique des moyens de destruction autrement plus létaux que ceux qu’elle connaissait, et qui ont transformé l’exercice de la guerre sur son sol en la massifiant : les victimes se comptent désormais par dizaines de milliers, voire par millions comme dans la région des Grands Lacs.
D’un stéréotype à l’autre, la guerre serait aujourd’hui le signe de la « fragilité » des Etats, du caractère « artificiel » de leurs frontières, de la puissance de la conscience ethnique ou religieuse qui les subvertirait, voire de la « barbarie » de leurs peuples. Mais les recherches de terrain montrent qu’elle a pour enjeu l’Etat, plutôt que sa récusation, qu’elle peut contribuer à sa formation, qu’elle véhicule des revendications et des stratégies sociales ou politiques rationnelles, qu’elle se professionnalise. Faute de prendre en compte ces processus, l’ingénierie de la paix que promeuvent les institutions multilatérales et les Etats occidentaux est inopérante, voire contre-productive.
Pour analyser le « métier des armes » au Tchad, et pour sortir de l’alternative illusoire entre la guerre et la paix, Marielle Debos a parlé d’ « entre-guerres ». Telle est la mise en perspective dont débattra la table ronde afin de mieux comprendre les conflits africains contemporains dans leur historicité complexe, dans leur dimension sociale et politique, et dans le jeu diplomatique auquel ils donnent lieu.
Collection
Les Rencontres de Genève Histoire et Cité 2015
Conférence d’ouverture – Construire la démocratie au Chili: quelle justice?
Jean-Dominique Vassalli, Kofi Annan, Antonio Hodgers, Gilles Marchand, Juan Guzmán Tapia, Rolf Heuer, Pierre-François Souyri, Sandrine Salerno
Wednesday 13 May 2015
La force du ressentiment
Samuel Guex, Lucette Valensi, Boubacar Boris Diop, Doan Cam Thi, Benjamin Stora
Thursday 14 May 2015
L’Afrique en paix ou en entre-guerres?
Jean-François Bayart, Marielle Debos, Roland Marchal, Didier Péclard
Thursday 14 May 2015
Histoires et mémoires: de la guerre à la paix (Amérique latine – Russie)
Aline Helg, Korine Amacher, Juan Guzmán Tapia, Maria Lipman, Daniel Pécaut, Dominique Arel
Thursday 14 May 2015
Les pacifistes. Jusqu’où peut-on aller pour sauver la paix?
Valérie Hannin, Johann Chapoutot, Marie-Claire Hoock-Demarle, Christophe Prochasson, Michel Winock
Thursday 14 May 2015
Conférence d’ouverture du Salon du livre. Les longues jambes du printemps
Charles Beer, Boubacar Boris Diop, Pierre-François Souyri, Pascal Van Der Berghe
Thursday 14 May 2015
Science for Peace: from CERN to SESAME
Alexei Kidel, Chris Llewellyn-Smith, Maciej Nalecz, Herwig Schopper
Friday 15 May 2015
Après les génocides
Pierre Hazan, Sophie Durieux-Paillard, Gaïdz Minassian, Hélène Dumas
Friday 15 May 2015
Versailles, une paix ratée? Réception et conséquences du traité de paix en Allemagne (1919-1939)
Johann Chapoutot, Christiane Scheidemann, Vincent Laniol, Jean-Michel Guieu
Friday 15 May 2015
Le conflit israélo-palestinien: la paix impossible?
Alexis Keller, Henry Laurens, Charles Enderlin
Friday 15 May 2015
Arménie, Kurdistan, Turquie: quel avenir et quelles interactions?
Valentina Calzolari, Hans-Lukas Kieser, Cengiz Aktar, Gaïdz Minassian, Jordi Tejel
Saturday 16 May 2015
Après l’attentat de Sarajevo, « l’esprit de Genève »?
Georges-Henri Soutou, Antoine Fleury, Frédéric Dessberg, Isabelle Davion
Saturday 16 May 2015
Carte blanche au Global Studies Institute UNIGE – Dessine-moi un conflit: le rôle des cartes dans la construction de la paix
Nicolas Vultier, Delphine Papin, Conor Lennon, Cenni Najy, Philippe Rékacewicz
Saturday 16 May 2015
Construire l’Europe dans les années 1920: esquisse avortée, matrice féconde
Jean-Noël Jeanneney, Pierre-François Souyri
Saturday 16 May 2015