Lorsqu’un pays se libère d’une dictature, se mettent en place, selon les pays, certaines étapes transitoires vers un système démocratique: une constitution politique démocratique, d’importantes réformes légales, l’adéquation des procédures judiciaires aux normes du procès équitable, des amnisties, des commissions sur la vérité et la justice, une justice de rétribution, des plébiscites, etc. Durant les 17 années de dictature chilienne, il y eut des arrestations illégales, des assassinats, des disparitions forcées, des cas de torture. Le bilan fut considérable: plus de 3100 homicides, plus de 1200 disparitions, et plus de 35’000 personnes torturées, ceci indépendamment d’autres violations des droits humains. Après le plébiscite qui mit fin à la dictature militaire, nombreuses furent les tentatives pour juger les responsables, mais bien peu aboutirent. Cette justice transitionnelle chilienne a-t-elle permis le retour de la démocratie?

L’histoire et la littérature offrent différentes situations où le ressentiment est moteur d’une action ou d’un discours. Or qui dit ressentiment dit offense, ou souvenir d’un traumatisme et ressassement du souvenir, qui peut aller jusqu’à la formation d’une culture du ressentiment. Il suppose une relation entre la victime et son bourreau. Le ressentiment implique alors l’attente d’une réparation, soit sous une forme active qui peut inverser la relation offenseur-offensé, comme la vengeance ou la révolte, soit sous une forme symbolique (la reconnaissance du tort infligé), soit encore sous la forme de compensations matérielles. Informations complémentaires L’histoire et la littérature offrent différentes situations où le ressentiment est moteur d’une action ou d’un discours. Or, qui dit ressentiment dit offense, ou souvenir d’un traumatisme et ressassement du souvenir, qui peut aller jusqu’à la formation d’une culture du ressentiment. Il suppose une relation entre la victime et son bourreau. Le ressentiment suppose alors l’attente d’une réparation, soit sous une forme active qui peut inverser la relation offenseur-offensé, comme la vengeance ou la révolte, soit sous une forme symbolique, la reconnaissance du tort infligé, soit encore sous la forme de compensations matérielles.

Vues à travers des représentations stéréotypées, les guerres qui sévissent en Afrique seraient aujourd’hui le signe de la « fragilité » des Etats, du caractère « artificiel » de leurs frontières, de la puissance d’une conscience ethnique ou religieuse qui les subvertirait, voire de la « barbarie » de leurs peuples. Or, la guerre a pour enjeu la formation de l’Etat plutôt que sa récusation, enjeu pour lequel des revendications et des stratégies sociales ou politiques rationnelles sont avancées. Faute de prendre en compte ces processus, les modalités des paix promues par les institutions multilatérales et les Etats occidentaux sont-elles opérantes ou contre-productives? Informations complémentaires Dans les conversations du Café du Commerce, dans les colonnes des journaux ou sur les écrans de télévision, l’Afrique est le continent de la guerre, dont l’aurait brièvement distrait la « paix coloniale ». C’est oublier que celle-ci a d’abord été une conquête et une occupation militaires, qu’elle a entraîné les sociétés africaines dans deux conflits mondiaux qui ne les concernaient pas, et qu’elle les a associées à la répression de luttes nationales de libération, notamment en Indochine. En outre, la colonisation a donné à l’Afrique des moyens de destruction autrement plus létaux que...

Après tout conflit armé ou régime dictatorial se pose la question de l’écriture de l’histoire et de la réconciliation des mémoires. Peut-on croiser les expériences mémorielles et proposer des pistes communes pour ces histoires si particulières que sont celles de la Russie, de l’Ukraine et de l’Amérique latine?

Débat organisé en partenariat avec la Revue L’Histoire Le pacifisme a mauvaise presse. Munich est devenu le symbole d’une diplomatie pliant devant l’ennemi au prix du déshonneur et au risque de perdre la guerre. On a pourtant célébré l’an passé l’esprit de paix de Jaurès cherchant jusqu’au bout, en juillet 1914, à sauver la paix sans renoncer à ses valeurs. Pour comprendre pourquoi le mot est si décrié, il faut plonger dans l’histoire longue de ceux et celles qui pensent qu’on peut construire un monde sans guerre.

« La vie a de longues jambes », entend-on souvent dire en wolof pour exprimer le refus d’être troublé par des événements que rien ne laissait prévoir. Le « Printemps arabe », apparemment désordonné et surgi de nulle part, est de ceux-là. Et dès l’éclatement des insurrections en Tunisie, en Egypte et en Libye, l’Afrique subsaharienne a été mise en demeure de descendre elle aussi dans la rue. Au-delà de son arrogance, cette injonction était le signe d’un immense malentendu politique. Il n’en reste pas moins que la contagion désirée vers le sud a bien fini par avoir lieu. Cependant, la manière inattendue dont elle continue à s’opérer sous nos yeux rend plus que jamais nécessaire une réflexion lucide sur la place de l’Afrique dans un nouvel ordre mondial de plus en plus brutal et énigmatique.

L’émission « La Fabrique de l’Histoire », animée par Emmanuel Laurentin, a lieu exceptionnellement à l’Université de Genève, en public et en direct Créée il y a plus de dix ans par Emmanuel Laurentin pour explorer chaque semaine les rapports tendus entre Histoire et Mémoire, La Fabrique de l’Histoire a poursuivi depuis cinq ans en rythme quotidien cette approche en insistant sur les usages politiques et sociaux du passé. Tout en continuant, cette saison, à aborder le XXe siècle et ses noeuds de mémoire, l’émission souhaite aussi remonter les siècles et accoster des rivages plus lointains… dans le temps mais aussi dans l’espace ! Alors que la confrontation des visions historiques venues de tous les continents bouleverse de plus en plus les lectures traditionnelles de notre passé, La Fabrique de l’Histoire va « voyager » par le son en Afrique, Asie et Amérique latine et faire se rencontrer ces passés lointains avec ceux de l’Europe à la même époque. L’émission souhaite ainsi proposer deux à trois fois dans l’année, une semaine sur le thème Il y a 1500 ans en Afrique, Asie, Europe et Amérique latine ou Il y a 1000 ans en Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique Latine pour nous transporter partout dans le monde en l’an 511 ou 1011 ou encore à une autre date !

1954. A European project is born in Geneva. Known as CERN, it is a scientific organization established to provide a world-class laboratory for fundamental physics, and a catalyst for peace. Sixty years later, could history be about to repeat itself? In the Jordanian city of Allan, a new laboratory, scheduled to start up in 2016, is being built. Like CERN, SESAME is an intergovernmental organization created under the auspices of UNESCO with the mandate to provide a regional center of scientific excellence, and a motor for peace. Photo : BGE. En partenariat avec le CERN Dans le cadre des Rencontres de Genève Histoire et Cité, le CERN met sur pied deux tables rondes ainsi qu’une journée de visite en relation avec le thème « Construire la paix ». Les enseignants sont cordialement invités à participer à ces activités, inscrites au programme de formation continue du Département de l’Instruction publique dans le catalogue 2014-1015. Les professionnels de l’histoire et le grand public sont également conviés à participer aux débats proposés par le CERN. En collaboration avec Le Service de la formation continue de l’enseignement secondaire II, Département de l’Instruction publique, de la culture et du sport

En Arménie ou au Rwanda, comment les populations victimes de génocides peuvent-elles envisager de survivre dans les lieux des massacres, de partager un avenir commun avec leurs bourreaux, voire de leur pardonner? Quels sont les instruments sociaux, politiques ou culturels qui favorisent le vivre-ensemble? Photo: Rwanda Gitarama landscape » by Jonathan Serex, Wikimedia Commons.

Qualifié de « diktat », de « honte », de violation des lois élémentaires du droit international, qu’il était pourtant censé refonder, le traité de paix de Versailles a été perçu comme un acte de guerre. A-t-il contribué à la « brutalisation » de l’Allemagne? Mérite-t-il les reproches qui lui ont été adressés?

Le conflit israélo-palestinien occupe l’actualité depuis plus d’un demi-siècle. Qu’en est-il des nombreuses initiatives de paix officielles ou secrètes qui ont été menées pour résoudre les tensions? Quels furent les obstacles insurmontables? Pourquoi tant d’échecs? Quels acteurs y ont participé et quels moyens ont été déployés par les Etats impliqués dans le conflit? Intervenants Alexis Keller, Henry Laurens Modérateurs Charles Enderlin

De quelle nature sont les relations actuelles entre Arméniens, Kurdes et Turcs, notamment par rapport à la question du génocide arménien, dont on commémore cette année le centenaire? Quelles perspectives et quelles interactions peut-on imaginer pour l’avenir?

La cartographie a toujours été un élément clé pour comprendre les enjeux de la géopolitique et des relations internationales. En effet, les cartes ont une fonction pédagogique lorsqu’elles informent l’opinion publique; elles sont un outil pour soutenir un processus de négociation territorial sur le terrain, mais elles peuvent être également un élément de propagande politique entre belligérants. Du conflit israélo-palestinien au conflit oublié dans l’Afrique des Grands Lacs, les cartes sont devenues des symboles de la complexité des conflits aujourd’hui. Car si elles offrent un support indéniable à une meilleure compréhension du monde, elles sont parfois aussi muettes face à cette même complexité. Comment par exemple illustrer le djihadisme international ou les zones de fracture en ex Yougoslavie ? Cette table ronde s’interrogera précisément sur toutes ces dimensions avec bien évidemment de nombreux exemples visuels à la clé. Responsable du projet: Frédéric Esposito, Global Studies Institute

Beaucoup de bons esprits et de tempéraments généreux ont travaillé au cours des années 1920 à incarner le rêve d’une Europe unie, à la suite du cataclysme de la Première Guerre mondiale. Ces espoirs se sont flétris après la Grande Crise et l’accession d’Hitler au pouvoir. Mais ils méritent d’être évoqués parce qu’ils préfigurent ce qui advint et qui réussit après 1945.

Quel peut-être le rôle des pratiques artistiques dans les processus de reconstruction sociale et politique? Il s’agira d’examiner si, et comment, les différents contextes de sortie de conflits offrent un cadre privilégié pour observer la place, le rôle et la fonction des arts visuels, de la littérature, de la performance, du cinéma et des artistes dans les processus de pacification. En collaboration avec Le Service de la formation continue de l’enseignement secondaire II Département de l’Instruction publique, de la culture et du sport