- 24/09/2018Migrants et réfugiés : un équilibre à inventer [2:19:56]2011VN4-1211-2018-2019-09-25Cette conférence inaugurale abordera la dimension mondiale des migrations, la crise de l’accueil des réfugiés en Europe, la catégorisation des migrants, des réfugiés et des pays de départ et d’accueil ainsi que les politiques nationales, régionales et les nouveaux développements concernant le pacte mondial sur les migrants et les réfugiés des Nations Unies. Catherine Wihtol de Wenden est directrice de recherche au CNRS (CERI). Durant 30 ans, elle a été chercheuse dans le domaine de la migration internationale à partir d’une approche de sciences politiques et de droit public. Elle a étudié à Sciences-Po Paris et à l’Université Paris I (Panthéon – Sorbonne), obtenant son doctorat en sciences politiques en 1986. Elle a publié 20 livres et plus de 150 articles. Elle enseigne à Sciences-Po, à l’Université La Sapienza et LUISS à Rome, et elle a été présidente du comité de recherche sur la migration de l’ISA – International Sociological Association (2002-2008) et consultante pour plusieurs organisations internationales (UNHCR, Conseil d’Europe et Commission européenne). Elle est chevalier de la légion d’honneur (2014) et a reçu la médaille d’honneur du CNRS (2017). Juriste et politiste elle a mené de nombreuses enquêtes de terrain sur les relations entre les migrations et la politique en...
- 25/09/2018Vivre en étranger dans sa langue, construire d’autres mondes par une langue... [2:19:32]1120VN4-1211-2018-2019-09-27A la suite de deux rencontres qui relèvent du hasard, j’ai publié en 2011 mon premier livre en français intitulé Une langue venue d’ailleurs (col. « L’un est l’autre », Gallimard). Il se trouve que c’est aussi l’année de la catastrophe de Fukushima. Depuis cette date, j’écris essentiellement en français. Est-ce un exil ? Je l’ignore. Le travail d’écriture en français constitue-t-il un refuge ? Je n’en suis pas sûr. Pourquoi écris-je dans une langue qui n’est pas originellement la mienne ? Beaucoup d’écrivains français ou francophones d’origine étrangère habitent dans l’espace francophone. On les appelle, paraît-il, écrivains allophones. Or je ne suis pas un écrivain allophone. Un écrivain allophone est un écrivain dont la langue maternelle ne correspond pas à la langue du pays qu’il habite. Je vis et travaille à Tokyo où l’on parle japonais, ma langue de naissance. Pourquoi écris-je en français alors que je vis dans un pays qui n’a pas cette langue en partage ? Ma causerie tournera autour de cette question lancinante.. Écrivain et universitaire japonais, Akira Mizubayashi est né à Sakata (Japon) en 1951. Après des études à l’université nationale des langues et civilisations étrangères de Tokyo (Unalcet), il part pour la France en 1973 et suit à l’université Paul Valéry de Montpellier...
- 26/09/2018Gestion des flux migratoires mixtes en méditerranée centrale : vers une... [2:10:36]1216VN3-2760-2018-2019-O-09-28Aujourd’hui, les défis sociaux qui se posent à la communauté internationale dans la gestion institutionnelle des flux migratoires mixtes convergeant vers la Libye et le Maroc posent de grands dilemmes auxquels une agence humanitaire doit apporter des réponses conformes au droit des gens et à sa propre tradition d’intervention transnationale. Vincent Cochetel a été nommé Envoyé Spécial du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour la situation en Méditerranée centrale depuis le 1er Juin 2017. Il a assumé entre mars 2013 et juin 2017 les fonctions de Directeur du Bureau pour l’Europe du HCR et HCR Coordonnateur régional des réfugiés pour la crise des réfugiés en Europe pendant 2015-2017. Il était le Représentant régional du HCR pour les Etats-Unis d’Amérique et les Caraïbes, basé à Washington d’août 2009 à février 2013. Vincent Cochetel est entré au HCR en 1986; ses premières affectations en tant qu’Administrateur Juridique et de Protection l’ont conduit dans de nombreuses destinations, principalement en Europe de l’Est et de l’Ouest ainsi qu’au Moyen Orient. Il a ensuite dirigé les Bureaux du HCR sur le terrain en Europe Centrale, Europe de l’Ouest et Moyen Orient. Il a participé à de nombreuses missions d’urgence en Asie, Afrique de l’Ouest et en Europe (Caucase...
- 27/09/2018Hospitalité et cosmopolitique [2:58:40]940VN4-1211-2018-2019-10-01Agir aujourd’hui au nom de l’hospitalité mobilise toute une anthropologie qui contribue à transformer les sociétés d’accueil et à façonner le lien à l’étranger. Mais aujourd’hui comme autrefois, l’hospitalité est une faveur limitée dans le temps et l’espace, qui appelle un cadre social, symbolique et politique plus large, capable de lui donner un sens et une portée incluant et dépassant tous les gestes particuliers d’accueil et ouverture. Comment faire de l’hospitalité un droit et à quelles échelles sera-t-il le plus efficace et adapté à notre temps ? J’examinerai les sphères de pensée et d’action locale, nationale et mondiale où l’hospitalité peut acquérir la force d’un droit politique. Michel Agier est anthropologue, chercheur à l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et Directeur d’Études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Il étudie les relations entre la mondialisation, les migrations et la formation des villes. Il dirige le programme Babels – La ville comme frontière soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche (2016-2019). Il a notamment publié Gérer les indésirables (2008) et La Condition cosmopolite (2013). Il vient de publier L’étranger qui vient. Repenser l’hospitalité, (sortie octobre 2018).
À la fin 2016 — dont en leur pays — plus de 65 millions d’humains sont recensés comme déplacés contre leur gré (HCR), soit le chiffre de la population française. Nombre inouï de l’exil forcé pour 20 personnes chaque minute ! Parmi eux — meurtris par le malheur individuel et collectif — 22.5 millions de réfugiés appauvris ont gagné l’étranger. Entre le tombeau abyssal de la Méditerranée, les circuits maffieux du trafic d’êtres humains et le durcissement universel des lois nationales contre les étrangers, la « nation des exilés » constitue en 2018 le 21 pays du monde — avant le Royaume-Uni ou l’Afrique du Sud.
En 2016 et 2017, les RIG accueillent des écrivains prestigieux pour évoquer la force de l’imagination et de la littérature face au recul de l’humanisme. En septembre 2018, nos invités repenseront les réalités sociales, démographiques, culturelles et anthropologiques du « nomadisme forcé ». Mobilisé par les « exils et les refuges » comme creuset du multiculturel, l’État de droit est lié aux traditions égalitaires, juridiques et démocratiques de la solidarité et de la fraternité issues des Lumières. Sur notre horizon d’attente : la nouvelle utopie du cosmopolitisme bienveillant dans la « mondialisation humaine ».