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Hommes/Femmes : un destin partagé

vendredi 25 sep 2020
Rectorat - Directement rattaché au rectorat

Le XXe siècle a connu la plus grande révolution non violente de tous les temps, celle des femmes. En France, le système juridique a été progressivement transformé de manière à garantir l’égalité. Mais on sait que de la loi à la réalité, il faut le temps de la transformation des mentalités et des mœurs : ce à quoi s’attelle le temps présent.

La question contemporaine est donc : quelles sont les meilleures manières et méthodes pour assoir définitivement cette nouvelle transformation ? Certainement pas la guerre des sexes. Encore moins la promotion d’une chimérique identité féminine qui ferait des femmes des êtres tout autres que les hommes. Dans la plupart des situations de la vie ordinaire, nous vivons sous le régime de la « suspension du genre » : nous sommes juste des êtres humains en train d’agir. Agir plutôt qu’être, n’est-ce pas le plus sûr moyen d’accéder à l’égalité réelle ?

Le combat féministe ne sera pas achevé tant qu’il restera des situations dans lesquelles la liberté de faire ne sera pas entière et évidente. Nous avons encore du travail devant nous, puisqu’il s’agit de nous inventer. Nous n’y parviendrons pas en nous représentant sous les traits d’éternelles victimes, soumises aux violences et aux discriminations imposées par une société qui serait composée de « dominants » et de « dominés ». Avoir conscience de la complexité des liens sociaux, mener un combat politique pour atteindre cette égalité de fait à laquelle hommes et femmes ont intérêt ensemble, demande qu’on n’oublie pas que le féminisme est un humanisme.

Belinda Cannone, romancière et essayiste, a été longtemps maître de conférences en littérature comparée à l’Université de Caen. Parmi ses publications récentes, on trouve un roman (Nu intérieur, L’Olivier, 2015), plusieurs essais, dont la réédition actualisée de La Tentation de Pénélope – Une nouvelle voie pour le féminisme (Pocket, 2019), La Forme du monde (Arthaud, 2019) et le tout dernier, Le Nouveau Nom de l’amour (Stock, 2020).