Hantise de «l’estrangement». De la souffrance de l’exil à la pathologie de la nostalgie
mercredi 30 oct 2019
Les résidences du Bodmer Lab, 2019/2020
1 « Bizarre, vous avez dit bizarre... » De quel malaise le « bizarre » est-il...
01:29:18
2 Hantise de «l’estrangement». De la souffrance de l’exil à la pathologie de...01:39:11
3 Hantise de l’hybridité. De la fable et du conte animaliers à la physiognomonie...01:33:09
4 Hantise de la métamorphose monstrueuse. Du loup-garou au lycanthrope01:21:38
5 Qu'est-ce qu'un auteur ?01:51:31
6 Matérialité des textes et communautés d'interprétation01:54:11
7 Traduction et intraduisible01:56:16
Parmi les bizarreries du cadastre psychique, l’une des plus nuancées est certainement le sentiment de nostalgie, ce regret lancinant – mais délectable aussi – du temps et de l’espace, qui enveloppe d’une douce idéalisation le souvenir des paradis perdus. Il refait cruellement surface à notre époque marquée par les vagues d’émigration qui portent avec elles la souffrance de l’exil. Or, on ne sait pas toujours que l’idée et même le mot de nostalgie sont nés en Suisse, dans cette branche de la médecine qui, à travers les maladies de la bile noire, autrement dit les «mélancolies», visait à rendre compte des douleurs de l’âme et de l’esprit dans leur rapport avec la physiologie incertaine héritée des Anciens. Après avoir conté la naissance du terme et l’analyse de ce qu’il désignait alors, à la fin du xviie siècle, on tentera de suivre pas à pas, à travers les témoignages de la littérature, de la poésie et de la pensée, son évolution vers le sens affectif, moral et psychologique qui lui a fait perdre aujourd’hui jusqu’à la mémoire de ses origines pathologiques.