L’intelligence artificielle au sens large (robots, logiciels, algorithmes) permet d’automatiser de nombreux métiers, des tâches répétitives aux tâches qualifiées. À tel point que certaines études prédisent le remplacement de 25% des métiers actuels par des machines d’ici 2025: le personnel domestique (p.ex. robots domestiques), la médecine (p.ex. robots soignants), les supermarchés (p.ex. caisses automatiques), la profession légale (p.ex. rédaction d’actes et de jugements), la finance (p.ex. conseils à la clientèle par des robo-advisors), le transport de personnes (p.ex. voitures autonomes). Cette automatisation supposera toutefois une adaptation des métiers et induira certainement de nouvelles spécialisations. Quelle sera la conséquence de cette évolution? Disparition des métiers ou, au contraire, transformation vers de nouveaux métiers?

L’art et la culture ne sont pas épargnés par la transformation numérique. Le phénomène s’observe depuis plusieurs années déjà. Après la musique, les livres, le cinéma c’est à présent aux musées et au marché de l’art de se dématérialiser. La crise sanitaire a par ailleurs accéléré cette numérisation. Ces derniers mois, la scène culturelle, privée de public en raison des restrictions sanitaires, a redoublé de créativité pour proposer du contenu culturel notamment en recourant au numérique et à des formats innovants. Alors que certain-es perçoivent ces changements comme une menace, d’autres y voient de nouvelles opportunités artistiques et complémentaires aux formats plus traditionnels. Dans ce contexte changeant, comment appréhender les défis actuels et futurs du numérique dans la culture? Quelles en seront les conséquences pour les acteurs culturels et pour le public?

La société numérique impacte aussi les enfants qui sont de plus en plus sollicité-es et exposé-es aux outils numériques tels que les ordinateurs, les jeux, les téléphones portables, les applications ou encore les réseaux sociaux, et ce, dès le plus jeune âge. Ces technologies offrent de nombreux avantages que ce soit dans le domaine de l’éducation, de la communication ou de l’organisation familiale. Dans un même temps, elles sont la source de multiples dangers difficiles à identifier et à prévenir en particulier pour un public jeune et plus vulnérable. Il peut s’agir par exemple d’atteintes à la santé, de divulgations indues d’images, de cyberharcèlement, d’atteintes à la personnalité, voire même de pédo-criminalité. Dès lors, comment inculquer à l’enfant les connaissances indispensables et les réflexes de base pour lui permettre d’user de ces technologies de manière prudente, responsable et éclairée?

La technologie de surveillance numérique, telle que la reconnaissance faciale ou le détecteur à émotion, progresse dans les régimes autoritaires mais aussi dans les démocraties, au point que l’on bascule vers des sociétés d’ultra-surveillance. Dans les démocraties, ces technologies peuvent être utilisées à des fins légitimes par des forces policières ou de lutte contre le coronavirus. Elles sont par ailleurs souvent encadrées par des limites juridiques, dans ce cas nos données seront anonymisées et leur usage reposera sur le principe du consentement (p.ex. données de l’application SwissCovid). Mais rien ne dit que ce dispositif ne perdurera pas dans le temps. Aussi, ces technologies peuvent être utilisées à d’autres fins, telles qu’une surveillance généralisée du citoyen, comme le pratique actuellement la Chine avec son système de crédit social, voire dans un but amoral, comme outil de répression politique et de violation des droits humains. Ne va-t-on pas vers des sociétés liberticides? Comment identifier les risques potentiels, actuels ou futurs et quelles sont les limites à prévoir?

Dans le cadre du cours transversal: comprendre le numérique ( CN 2), les étudiant-es de différentes facultés ont été réparti-es dans des groupes de travail pour développer des solutions (livrables) liées à un enjeu du numérique, en collaboration avec des collègues internes et des partenaires externes (dont le Canton de Genève, Wikimédia, personaldata.io, la Fédération Romande des consommateurs, la Ville de Genève).