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Ecrire en vain ou écrire enfin? Réflexions sur la littérature africaine

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mardi 20 sep 2016
Rectorat - Directement rattaché au rectorat

Au milieu du désert, un homme jette au vent une poignée de sable puis murmure en promenant les yeux
autour de lui: «Je viens de changer le Sahara…» Selon Boubacar Boris Diop, l’acte d’écrire pourrait être tout
entier dans cette scène de roman. Mais l’expérience personnelle de l’auteur sénégalais lui a aussi appris
à quel point l’absolue liberté du créateur est contrainte sur le continent africain. L’écrivain y est en effet
«interdit d’innocence» et soumis au devoir de porter la parole des maux et souffrances des siens.
Pourtant, Boubacar Boris Diop pose la question de l’existence même d’une littérature propre à l’Afrique.
Il s’étonne notamment des questions auxquelles sont soumis ses auteurs: «Depuis la parution de mon
premier livre, j’ai l’impression d’avoir consacré plus de temps à répondre de la légitimité de mes romans
qu’à en partager le contenu». Il souligne aussi la particularité d’un héritage très présent en Afrique, qui est
«la seule partie du monde où le romancier, pris en tenaille entre deux langues, n’est jamais tout à fait sûr
de se servir de la bonne».
Auteur de nombreux romans et essais politiques, initiateur d’une collection littéraire dénommée Céytu,
traduisant vers le wolof les grands titres de la littérature, Boubacar Boris Diop livrera, au cours de cette
conférence, sa vision de l’Afrique à travers le regard d’un homme de lettres. Il nous entretiendra de son
vécu, de son parcours ainsi que celui de ses confrères africains. Il nous contera l’histoire de son Afrique, remettant
en cause les généralisations simplistes tout en affirmant paradoxalement la singularité du destin
commun des auteurs et écrivains africains