Transmission de la danse hip-hop en Suisse Romande : entre héritage et institutionnalisation

Ce mémoire porte sur la manière dont l’identité et le parcours des personnes impliquées dans la transmission de la danse hip-hop en Suisse Romande, en regards croisés avec les Etats-Unis, se manifestent dans leurs stratégies pédagogiques.
Il est présenté sous la forme d’un documentaire de moyenne durée, accompagné d’un travail écrit.


Né à New-York, issue de la culture noire afro-américaine et latino dans un contexte social et historique précis, le hip-hop est devenu un mouvement culturel mondial largement diffusé, respecté et transmis.
L’institutionnalisation récente de cette culture - qu’il s’agisse de son intégration aux Jeux Olympiques 2024 ou de projets comme l’instauration d’un diplôme d’État en France - soulève des tensions entre la volonté de formalisation et le respect de l’authenticité culturelle.

Ce mémoire questionne alors comment les danseurs.euses intervenants.es (enseignants.es, mentors, coachs) s’identifient dans le hip-hop, comment ils-elles pensent et mettent en œuvre leur enseignement et quelles valeurs et intentions ils-elles souhaitent transmettre. Il questionne également la manière dont ces pratiques évoluent, et si le cadre de transmission influence les choix méthodologiques des intervenants-es.


Comment l’identité et le parcours personnel des enseignants-es de danse hip-hop en Suisse romande influencent-ils leurs stratégies pédagogiques et leurs méthodes de transmission des valeurs fondamentales de cette culture, dans un contexte de tension entre authenticité du hip-hop et exigences institutionnelles ?


Les méthodes concrètes d’enseignement, les valeurs transmises et les choix pédagogiques propres à chaque intervenant.e sont mis.e en lumière à travers le documentaire. Mon approche repose sur une méthodologie qualitative à visée ethnographique (par entretiens et observations situées), ancrée dans une démarche inductive. La construction du savoir émerge ainsi du terrain : je ne pars pas d’hypothèses figées, mais d’un questionnement évolutif, nourri par mes lectures, mes observations de cours, et les paroles recueillies auprès des acteurs impliqués. Ce projet s’inscrit donc dans une ethnographie visuelle et immersive, fondée sur l’observation et la captation de cours/ateliers de danse, des entretiens filmés, ainsi qu’un focus groupe avec des actrices et acteurs clefs de la communauté hip-hop en Suisse romande.

L’usage de la vidéo ne constitue pas seulement un outil de captation, mais participe pleinement à la démarche de recherche et de restitution. Ce mémoire vise ainsi à rendre visible la diversité des pratiques de transmission de la danse hip-hop en Suisse romande, en articulant valeurs, gestes, savoirs et savoir-faire, qui se transforment, et s'incarnent selon les contextes et les identités de celles et ceux qui les portent.

Ce mémoire ne cherche pas à figer des opinions, mais à se poser des questions ensemble pour l’évolution de la danse hip-hop. L’objectif n’est pas de valider une hypothèse préétablie, mais de faire émerger des savoirs à partir du terrain – des récits, des gestes, des expériences pédagogiques et identitaires. La vidéo, en tant qu’outil de recherche visuelle, permet de saisir des dimensions sensibles du terrain - corporelles, expressives, symboliques - difficiles à retranscrire uniquement par l’écrit.

Mémoire sous la direction de :
Nathalie Muller-Mirza

Co-direction :
Nicolas Senn

Soutenu le 30 septembre 2025

Jury :
Ambroise Barras
Laurent Filliettaz
Nathalie Muller-Mirza
Nicolas Senn