- 26/09/2023« Catastrophe écologique : état du monde et perspectives » [2:36:33]1360VN4-1211-2023-2024-09-27Nous entrons dans une ère d’extinction massive. Alors que nombre de réactions face à cet événement rarissime – même sur des échelles de temps géologiques – se focalisent sur le réchauffement climatique et ses solutions techniques, Aurélien Barrau cherchera à montrer que la catastrophe est en réalité systémique et plurifactorielle. Tout à l’opposé du technosolutionnisme, les dimensions philosophiques et axiologiques seront soulignées. Quelques ébauches de voies d’extraction seront également esquissées, proposant notamment de repoétiser notre rapport au réel. Aurélien Barrau est astrophysicien à l’Université Grenoble-Alpes. Spécialiste de relativité générale et de cosmologie, il dirige le Centre de Physique Théorique de Grenoble. Lauréat de plusieurs prix scientifiques et membre honoraire de l’institut Universitaire de France, il a publié plus d’une centaine d’articles de recherche. Il est également docteur en philosophie et impliqué dans le combat écologique. Regards croisés Avec Antonio Hodgers (Conseiller d’État du Canton de Genève), Valentine Python (climatologue) et Stéphane Berthet (UNIGE/RIG). Membre des Vert·es genevois, Antonio Hodgers est l’actuel président du Conseil d’État du Canton de Genève. Son engagement politique a débuté dès 1993 au Parlement des jeunes de...
- 27/09/2023« Quand il n’y a plus de dieux auxquels se plaindre » [1:56:47]430VN4-1211-2023-2024-09-29« Quand il n’y a plus de dieux auxquels se plaindre » Mal et malheur peuvent-ils s’affranchir de leur lecture religieuse ? La religion a été longtemps l’exclusive prescriptrice du bien, qui s’entendait comme moral et composait, précisément, un bien commun. Comment penser le bien hors du cadre religieux dont nous sommes encore les très proches héritiers ? La faillite du système rétributif, supposant l’administration divine du bonheur et du malheur humains, ne date pourtant pas du déclin des appartenances confessionnelles apparu au tournant des années 60. Le corpus biblique comprend lui-même des remises en cause de la corrélation entre mal moral et malheur, ouvrant ainsi sur une autre définition de Dieu et, partant, du bien et du mal. Une relecture du livre de Job éclairera non seulement cette critique des définitions classiques du bien et du mal à l’intérieur des systèmes religieux, mais pourrait aussi s’avérer inspirante pour définir aujourd’hui de quel bien sommes-nous en mal, que l’on croit au ciel ou qu’on n’y croit pas. Après l’obtention d’un doctorat de théologie à la faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg, Marion Muller-Colard a d’abord été aumônier des hôpitaux avant de se consacrer à l’écriture d’essais, de récits et de romans. Elle a été membre...
RECONSTRUIRE LE BIEN
En 2023, ne peut-on évaluer le futur que sous la forme désespérée et dystopique du pire des mondes possibles ? Guerre impérialiste du président W. Poutine en Ukraine, militarisme qui enfle journellement, surchauffe climatique où se nouent d’innombrables tragédies : tout pèse sur l’avenir. Tout semble le ramener au mal. Le monde de demain – celui de nos enfants, celui où les glaciers ancestraux de l’Himalaya ne seront que des vestiges, celui de l’illibéralisme et du populisme autoritaires, celui où des hordes de déracinés sans espoir affronteront le struggle for life des nantis – est empli d’incertitudes sociales, géopolitiques et écologiques.
Fidèles à l’humanisme critique où s’enracinent les Rencontres internationales de Genève, nous devons pourtant formuler des espérances de transition pour le meilleur des mondes possibles. Tirons des salves d’espoir pour raviver le goût des Lumières.
Comment renouer avec le paradigme, voire le récit décrié, de l’« histoire-progrès » ? Ce concept est-il encore acceptable ? Quels sont les termes du nouveau contrat social en démocratie ? Comment ne pas désenchanter les générations montantes ? Celles en désarroi. Celles qu’écrasent le présentisme de la catastrophe annoncée, des réseaux sociaux qui minent la fermeté de la pensée et des savoirs constitués. Celles de l’individualisme et du radicalisme identitaire. Parmi d’autres, de vaines questions ? Ou alors, les voies complexes pour tenter de… reconstruire le bien.
Michel Porret.
Président des Rencontres internationales de Genève.