Donner ou se donner ? Le sens religieux du don

La philanthropie entretient avec les religions un rapport ambigu, à la fois d’héritages, de traditions de générosité et d’altruisme, mais aussi de volonté de démarcation ; l’humanisme s’estimant plus impartial et plus universel que des conceptions religieuses jugées moralisatrices, partisanes, condescendantes ou sectaires. Qu’en est-il vraiment ? Cette appréciation à charge ou à décharge est-elle justifiée ? Que peut-on dire des normes portées par des religions aussi différentes que le monothéisme juif et le bouddhisme ? Est-ce que les pratiques éthiques et liturgiques, ou même la prière et le jeûne, façonnent des manières spécifiques de penser et de vivre concrètement le don ? Et d’ailleurs, que faudrait-il donner ? Son surplus, quelque aumône ou le don engage-t-il toute la personne dans son rapport au divin et aux autres, jusqu’aux limites de sa propre vie ?

Matthieu Ricard, moine bouddhiste, humanitaire, auteur et photographe, Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, et Metin Arditi, homme de lettres, se proposent de débattre autour de ces questions le jeudi 27 avril prochain. Cet événement sera modéré par François Dermange, Professeur d’éthique à la Faculté de théologie à l’Université de Genève.