- 11/04/2019Liban : Une Institutionnalisation de l'Oubli [1:49:44]1490VN3-2760-2018-2019-AU-04-17La guerre civile libanaise, qui a débuté le 13 avril 1975 et s'est achevée en 1990, a été suivie d’un gel de la situation : les leaders communautaires, autrefois "seigneurs de guerre", ont continué à diriger le pays. Et, en guise de réconciliation nationale, le parlement libanais a adopté, le 26 août 1991, une loi d’amnistie, passant l’éponge sur les crimes commis durant les quinze années de conflit. Depuis, le Liban est plongé dans un engrenage alliant amnésie collective et peur d’une résurgence des affrontements, ce qui a perpétué les divisions et paralysé la construction d'un discours national sur la guerre civile. En conséquent, la logique milicienne et clanique reste prépondérante, au détriment de la logique d'État. La guerre civile, un temps désigné par « les événements », est longtemps demeurée un sujet tabou au sein de la société libanaise. Près de trente ans après l'arrêt des combats, et en l'absence d'une politique officielle, seules des initiatives privées ont permis de surmonter certaines blessures. Le conférencier: Économiste de profession, spécialiste du Moyen-Orient et de la Méditerranée, Georges Corm a écrit maints ouvrages qui servent de clé de lecture pour le Moyen-Orient. Il a également été consultant auprès d’organismes internationaux et d’institutions...